Une semaine... Sept longs jours durant lesquelles je n'ai cessé de l'éviter au maximum. Je rentre tard lorsqu'il dort déjà et quitte la chambre très tôt le matin avant même qu'il ne se réveille. Mais chaque matin j'observe son visage quelques secondes durant lesquelles je souris comme un idiot, il est beau, magnifique, adorable... Mais ce qu'il s'est passé entre nous deux là dernière fois me tourmente. Je ne comprends pas ce qu'il lui est passé par la tête ni ce qu'il s'est passé dans la mienne pour l'inviter à m'embrasser. Mais une chose est sur j'ai honte. Aujourd'hui, j'ai passé la journée à rêvasser, à attendre patiemment la dernière heure de cours pour filer aux écuries. D'habitude j'y passe très tôt le matin pour dire bonjour à Umberto et de même le soir, pourquoi ? À votre avis ? Mais ce soir je ne peux pas ne pas monter, j'ai pris du retard sur mon entrainement et je suis certains qu'Umberto s’ennuie à mort dans son box (et dans son pré). Lorsque la sonnerie retentit dans le bâtiment je m'empresse de ranger mes affaires et de sortir de la salle sans demander mon reste. Je passe par ma chambre afin de me changer pour enfiler une tenue plus adaptée et surtout pour y déposer mon sac de cours. Je ressors de la pièce quelques minutes plus tard et me dirige silencieusement vers les écuries, espérant ne pas y croiser Toneri.

Les écuries sont vides lorsque j'arrive et mon cheval m'attend patiemment dans son box, grignotant sans trop se préoccuper de ce qu'il l'entoure. Du moins jusqu'à ce qu'il me remarque et qu'il vienne directement à ma rencontre, je souris amusé et dépose ma main sur le bout de son nez afin de le caresser. Je reste de longues secondes à ses côtés, me contentant de le caresser avant de me décider à le préparer pour notre entrainement. Une heure s'est déjà écoulé pendant ma préparation mais maintenant Umberto est tout propre et harnaché.

Décidant de profiter du bon temps je décide de monter dans la carrière sachant pertinemment que personne ne s'y entraine à cette heure-là. Je monte en selle, règle mes étriers et m'occupe d'autres petites affaires avant de débuter la détente de mon cheval. Quelques minutes de pas suivi de trot afin de bien le détendre et me voilà prêt à débuter les choses sérieuses. Étant spécialisé dans le dressage je m'efforce d’être irréprochable sur mes figures mais la tête dans les nuages mon entrainement n'est pas aussi sérieux que d'habitude. Mais je recommence, encore et encore. Enchainant voltes, demi-voltes, doublé, piaffer, épaule en dedans, transitions et autres figures plus complexes... Mais malheureusement un bruit assourdissant provenant de je ne sais où, inquiète Umberto qui démarre au quart de tour. Surpris par la violence de sa réaction je tente de le calmer, de le ralentir pour éviter la chute mais celle-ci est inévitable. Ma chute fut violente peut-être même trop et je me retrouve à manger le sol de la carrière, la douleur déforme les traits de mon visage et je serre les dents. J'ouvre les yeux et tente de me relever en vain la douleur dans ma cheville ne me permettant aucun mouvement, autour de moi mon cheval panique et je tente encore et encore de me redresser pour tenter de le calmer. Je n'aime pas le voir comme ça. Finalement quelqu'un pénètre dans la carrière avec prudence et une voix parvient à mes oreilles, une voix douce qui essaye de calmer Umberto. Cette voix... Est celle de Toneri.