Ces jours-ci, les membres du journal semblaient courir partout à cause du travail demandé, et Shin Ah avait pu remarquer que beaucoup d'entre eux éprouvaient des difficultés à tout rendre dans les temps. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps afin de comprendre qu'il leur fallait impérativement de nouvelle recrues, ou sinon tout le monde risquait de crouler sous le travail. C'est pour cela que le jeune homme avait décidé de demander l'aide d'un ami graphiste à qui il demandait souvent quelques faveurs pour faire des affiches de recherches à placarder, en espérant que cela attire de potentielles personnes motivées. Veiller à ce que le club fonctionne correctement, c'était sa mission depuis que le hyung qui l'avait précédé lui avait offert ce post de rédacteur en chef. Bien sûr, le brun prenait forcément ce post très au sérieux même si les autres l'aidaient beaucoup, eux aussi. Mais le travail devenait compliqué, et peut-être que certains élèves en première année pourraient être intéressés, qui sait.. Les affiches rendaient très bien, et en remerciant l'ami qui les lui avait confectionnées, Shin Ah s'était empressé d'aller en installer quelques-unes sur le panneau dédié aux clubs. Il lui en restait d'ailleurs un bon paquet dans les mains, pourtant, et en se retournant pour retourner dans la salle du journal, le garçon eut une idée en tête, celle de placarder les casiers des affiches restantes afin que le plus de monde possible puisse voir que le journal de l'école recherche des membres.

C'est ainsi qu'il était à nouveau parti se terrer dans la salle du journal afin de travailler sur l'écriture d'un article qui tournait en longueur. Ses doigts martelaient le clavier de son ordinateur portable, et en se relisant une dernière fois, le brun semblait avoir fini. Sourire aux lèvres et ordinateur sous le bras, il s'était à nouveau rendu dans le couloir pour remarquer quelques élèves qui s'affairaient devant les panneaux des clubs, avec là, au milieu, une silhouette qu'il reconnaissait bien. Il l'avait déjà aperçue deux fois, à vrai dire, et il n'avait pu la reconnaître que la deuxième ou elle s'était justement rapidement éclipsée alors qu'il s'apprêtait à aller l'aborder. Depuis, il n'avait pas eu la chance de la recroiser, mais aujourd'hui la chance, tournait, et il était hors de question de laisser son amie d'enfance filer, surtout qu'elle était actuellement en train de regarder l'une des petites affiches qu'il avait précédemment placé ici. En se fondant dans la masse, Shin Ah avait pu se glisser non trop loin d'elle, et en remplaçant ses lunettes sur son nez à l'aide de son index, il s'apprêtait désormais à lui adresser la parole de nouveau après plusieurs très longues années.

« Tu serais intéressée par rejoindre le journal, Sunshine ? »

Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle se souvienne de lui aussi, sinon, la situation risquait d'être plus qu'embarrassante. Mais le garçon se fait à son instinct, et ce surnom hautement embarrassant par lequel il l'avait appelée allait probablement l'aider un peu à se souvenir des moments qu'ils avaient pu passer ensembles, plus jeunes.

L'oublier, elle, ça aurait été bien compliqué pour le garçon. Dès fois il pouvait encore penser à cette solitude qui l'accompagnait chaque jour, petit. Lui, l'enfant un peu à part, toujours bien habillé, toujours à tenir la main de sa mère, il avait un certains mal pour trouver des gamins de son âge avec qui s'amuser. Et elle avait été là Sun Hi. Sunny, Sunshine, Sunflower, il aimait beaucoup les surnoms qu'il lui avait trouvé, encore maintenant. C'était un peu ça, quand la jeune fille était arrivée, quand il l'avait rencontrée, elle était un peu devenu un doux rayon de soleil, toujours chaleureux. Il l'aurait reconnue entre toutes, Shin Ah. Parce qu'elle n'avait pas changé tant que ça, à moins que si ? En tout cas il espérait réellement qu'elle allait se rappeler de lui, qu'elle n'avait pas oublié ces petits moments, ces souvenirs de quand ils étaient bien insouciants, à courir parmis les invités dans la grande salle des fête de monsieur Baek. Cette fois-ci, il est hors de question de laisser sa cadette s'échapper, alors voilà, Shin Ah tente sa chance, se place à ses côtés en espérant la surprendre, en priant intérieurement pour qu'elle soit heureuse de le revoir, elle aussi. C'est quand elle renchérit avec un autre surnom qu'il se met à sourire de plus belle, comme il ne l'a pas fait depuis longtemps.

« Aucun don ? Peu-importe. Je suis sur que tu vaux quelque chose. C'est vrai, je ne me moque pas de toi Sunny ! » Il l'avait bien vu regarder l'affiche, un peu plus tôt, et même si elle était simplement curieuse, pourquoi ne pas essayer ? Et il avait beau ne pas savoir ce qu'elle était devenue, le journaliste en herbe savait à quel point son amie d'enfance pouvait avoir du potentiel, elle n'avait pas assez de confiance en elle pour se lancer, voilà tout ! Enfin bref, il lui reposerai la question plus tard, pour l'heure, il voulait savoir ce qu'elle était devenue, ce qu'elle faisait à Hongdae, ce qu'elle étudiait aussi..

« Tu es toujours aussi curieuse, hein ?  » Un petit clin d'œil amusé dans sa direction et il reprend alors sa phrase. « Est-ce que tu ne préfères pas aller discuter autre part ? Enfin si tu as du temps libre. Ici n'est peut-être pas le meilleur endroit pour ça.. » Effectivement, peut-être qu'avec leurs retrouvailles, ils avaient tout deux un peu oublié les autres élèves autour du panneau. Un peu plus loin, le rédacteur en chef remarque des sièges qui viennent de se libérer. « On pourrait aller s'asseoir là bas, par exemple, c'est un peu mieux que de blablater debout ! » C'est qu'il se connaissait bien au final, Shin Ah, il savait qu'il risquait de lui posait mille-et-unes question, alors autant lui demander des nouvelles en étant confortablement assis.

En chemin, le garçon s'occupa de répondre à la question qu'elle lui avait précédemment posé, sans s'occuper de ce qu'il se passait autour.
« Oui, je suis en seconde année de journalisme ! Et toi ? Ahem.. À vrai dire, je t'ai déjà croisée plusieurs fois sans pourtant avoir pu t'aborder avant.. Pardon. » Et pourtant l'envie de venir lui adresser la parole était présente, mais par un certain concours de circonstances il n'avait simplement pas pu le faire plus tôt.