J’ai peur pour les demoiselles, à croire que je ne peux être secourue que par elles. Non, je suis mauvaise langue, je suis de mauvais poils, comme si tout ce qui arrivait aux sportifs devait forcément être de notre faute. S’ils ne cherchaient pas non plus, ils ne récolteraient pas, on l’exprime différemment d’eux, c’est tout. Mais pour une fois, on n’est responsable de rien, surtout de cette façon, sérieux ? Comme si on allait s’amuser à balancer du matos, pour qu’on nous le fasse en retour ? Non merci, c’est quand même plus difficile de remplacer des puces électroniques que des filets de volley ou que sais-je. Enfin, on s’en fiche, le résultat est là. J’imagine qu’il ne va pas se calmer tout de suite…

Jun arrive à la rescousse, tiens, je sens qu’il a du se faire une joie de le tirer de cette façon, mais je ne ferais pas de commentaire, j’ai une certaine satisfaction à voir mon agresseur se faire malmener. Par contre ce que dis le coloc c’est clairement pas pour adoucir. Je désespère, il a vraiment compris ça ou il voulait juste foutre un peu plus la rage à son ex ? Puis c’est quoi l’intérêt de dire qu’on est pire ? Faut pas ! J’écarquille les yeux, ok, oui, on l’est, mais dévoile pas nos cartes mecs ! Je redescends doucement, replace mon t-shirt et écoute le nouvel arrivant. Je suppose qu’ils sont amis et j’espère qu’il sait calmer les envies de meurtre d’Han Jae. Quant à la sœur de Jun, je pourrais presque lui sauter au cou pour ses paroles sensées ! Je soupir de soulagement à défaut de pouvoir le faire. « Entièrement d’accord, pour une fois, au lieu de se taper sur la gueule par tous les moyens possible, on devrait prouver qu’on est plus soudés que ça et je vais proposer un truc dingue… » Personne ne va aimer… vraiment personne, mais si ce n’est pas nous, puisque tous les dortoirs sont affectés par le saccage, autant qu’on mette la main sur le ou les coupables. « Je propose qu’on fasse, durant les journées portes ouvertes, une trêve dans notre gueguerre, ça permettra, d’une de faire-valoir la réputation de chacun des dortoirs et de l’école et de deux d’apaiser les tensions en se faisant tous un minimum confiance sur ce coup-là. Quand ce genre de choses arrive, vaut mieux qu'on unisse nos forces, on en est capable. Je veux dire, on est tous concernés… c’est louche quoi » Je dirais bien qu’il y a un fautif entre nos murs, mais se sacrifier pour déguiser son acte, c’est de la pure connerie dans la mesure où les fournitures qui ont morflées sont dans tous les cas très couteux… ça ne vaut pas le coup, même pour foutre en rogne un dortoir.

Je regarde Jun, en espérant qu’il accepte la trêve, ces deux-là ne vont pas être facile à convaincre… non, vraiment pas…

hrp:

Et voilà qu’il y en a qui débarquent encore, au lieu de calmer, ça envenime je trouve, plus qu’autre chose. Captain obvious se taille aussi rapidement qu’il est venu, tant mieux, ça fera moins de tête à gérer. « Bon, tout le monde se calme, on arrête de se taper dessus pour les journées portes ouvertes. Et je ne suis pas d’accord, faut qu’on trouve parce que si c’est des profs ou des habitants, ça va être de plus en plus le bordel » Mais on ne peut pas non plus abandonner ce qu’on n’était en train de faire, donc forcément, va falloir mettre à contribution un peu tout le monde. « Faut une équipe avec un membre de chaque dortoir au minimum pour trouver le responsable et lui faire manger avaler ses dents. Y’a pas besoin qu’on soit quarante, donc le reste s’organise pour présenter sa discipline » plus vite on se décidera, mieux ce sera « Si on laisse passer malheureusement ça peut se reproduire plus souvent, voyez ce que vous voulez-faire » Je soupire, il y a des gens qui commencent à s’attrouper « dispersions les gars, dispersions, on se fait déjà assez remarquer comme ça, c’est vrai qu’on ne peut pas laisser cet incident tout gâcher, on doit prouver qu’on est plus intelligents que ça » en espérant que personne ne prenne ça comme une insulte, vu comme tout le monde est à cran !

Je frappe des mains et trottine jusqu’à la salle info pour récupérer… ce qu’il reste de mes robots. Y’en a qui sont totalement démolis, on dirait des pauvres wall-e en fin de vie, mais bon, j’y peux rien, on ne va pas remettre ça sur le tapis. Je récupère ceux qui sont bons et vérifie qu’ils marchent et qu’ils disent ce qu’il faut pour les guider jusqu’à l’entrée de la salle pour faire une présentation. On ne sait jamais, des fois qu’un petit malin se serait amuser à leur faire dire autre chose... On passera les détails sur les petits curieux qui s’interrogent sur le matos cassé, tiens… cette curiosité mal placée. Les seules réponses qu’on peut donner c’est qu’on n’y travaille. On ne peut pour l’instant que nettoyer le bordel quand on passe devant et faire diversion… bah ouais… Je confis ça à un autre scientifique et je retourne voir Jun et les autres si jamais ils sont toujours dans les parages. « ça va trop loin nos disputes, si y’a un nouveau joueur dans la partie avec une cape d’invisibilité on est dans la merde »